Célébrer les femmes dans le secteur manufacturier - édition « Fabriqué en Ontario »

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Engager, soutenir et inspirer les femmes dans le secteur manufacturier

 

Il a été prouvé que l'autonomisation des femmes stimule la productivité et la croissance économique. Cependant, dans le secteur manufacturier, les femmes continuent de constituer une nette minorité. Que peut-on faire pour changer la perception du secteur manufacturier chez les filles, les jeunes femmes et leurs familles ?

 

Nous avons eu l'occasion de nous entretenir avec six entreprises manufacturières de Fabriquées en Ontario, dirigées et détenues par des femmes et afin d'obtenir leur point de vue sur divers sujets. Elles ont toutes partagé des sentiments similaires, comme l'importance du mentorat, les vastes possibilités qu'offre le secteur manufacturier et le fait que nous avons besoin de plus de femmes dans le secteur pour partager leurs idées transformatrices et aider les entreprises à se développer.

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Que signifie pour vous la Journée internationale de la femme ?

Veneise : La Journée internationale de la femme est une célébration du passé, du présent et du futur. Nous célébrons celles qui ont ouvert la voie pour nous, et celles qui continuent de le faire. Même en développant mon entreprise et l’atteinte de mes réalisations, je n'oublie pas qu'il y a souvent des moments où je regarde autour de moi et je vois qu'il n'y a toujours pas de personnes qui me ressemblent. Parfois, je suis le seul visage féminin, et plus souvent le seul visage féminin noir. J'essaie vraiment de créer une société plus équitable et plus inclusive.

Natacha : Cette Journée internationale de la femme est différente pour moi, car je sens un changement vers des jours plus lumineux et une reconnaissance de la force et de la résilience que les femmes possèdent de manière innée. La pandémie, bien qu'extrêmement difficile pour beaucoup, a démontré à quel point nous sommes remarquables pour jongler avec de nombreuses tâches à la maison tout en rendant le monde meilleur. Je le constate partout où je regarde : les femmes qui occupent des postes de direction au sein de mon distributeur national, les soignants qui travaillent sans relâche dans le domaine des soins de santé, les femmes leaders politiques qui font avancer les choses pour aider les Canadiens... et j'en passe. Tout ça pour dire que, en tant que mère d'une fille, cette journée représente l'espoir d'un avenir où nous sommes tous traités de façon égale.

Lola : Pour moi, en tant que femme noire, je dois constamment faire mes preuves et montrer que je suis digne pour que ma voix soit entendue. La Journée internationale de la femme n'est pas seulement une journée de reconnaissance des réalisations des femmes, mais aussi pour éduquer d'autres personnes. J'aime le fait que cette journée soit reconnue, mais qu'elle soit davantage axée sur l'éducation, afin que les gens puissent réaliser que les femmes font de grandes choses.

Rosemary : La seule mention de cette journée me donne la chair de poule. Non seulement il s'agit d'une célébration mondiale des progrès sociaux, politiques, économiques et éducatifs réalisés par les femmes dans le monde entier, mais elle me tient à cœur. En tant que femme au Canada, j'ai l'impression que la Journée internationale de la femme est célébrée toute l'année. Enfant, on m'a beaucoup encouragée à recevoir une bonne et solide éducation, non seulement à la maison, mais aussi dans le système scolaire, ce qui m'a permis de me dire que je pouvais faire ce que je voulais.

 

Qu'est-ce qui vous a poussé à choisir votre parcours professionnel ?

Lola : Pendant longtemps, l'entrepreneuriat n'était pas ma voie. Je suis arrivée au Canada en tant qu'étudiante internationale, j'ai terminé mes études universitaires et j'ai commencé à travailler. Le Canada est un pays qui accueille vraiment bien les immigrants, alors j'ai obtenu un permis de travail, et mon objectif était de devenir cadre dans le monde des affaires. Je suis devenue consultante principale pour la ville de Toronto, et tout allait bien. Mais j'ai commencé à ressentir une passion pour la création de ma propre entreprise qui était si forte que j'ai dû répondre à l'appel.

Brigitte : Grâce à mon expérience du cinéma et de la télévision, j'étais le visage du produit. Lorsque j'ai eu mes deux filles, j'ai dû faire un choix : est-ce que je retourne dans ce secteur ou est-ce que nous créons cette entreprise de casse-têtes ? Je me suis sentie très fière de m'être dite, vous savez quoi, c’est certain que je peux le faire. J'adore les casse-têtes. J'aime ce que nous faisons. J'aime que ce soit des images canadiennes, et que ce soit une entreprise canadienne. Je peux fabriquer ça, je peux vendre ça, et je peux faire en sorte que ça arrive. Pour la première fois, je dirige une entreprise, et c'est à la fois très stimulant, amusant et extrêmement difficile.

Rosemary : J'étais professeur au secondaire, et cela se résumait au manque de liberté dans la profession d'enseignant. J'ai partagé cette pensée avec mon mari et mes beaux-parents, et ils ont dit, vous savez, quoi ? L'entreprise est en pleine croissance - pourquoi ne pas y entrer ? Ma première réaction a été de dire que je ne connaissais rien à la fabrication. Je ne savais même pas comment utiliser un ruban à mesurer. Mes parents n'étaient pas des personnes d'affaires. Je n'avais aucune compétence dans ce domaine de travail. Mon beau-père et mon mari m'ont dit : « Si tu es prête à apprendre, nous sommes tout à fait disposés à te former ». Et le reste appartient à l'histoire. Tout le monde dans l'entreprise a pris le temps de m'enseigner et de répondre à mes questions - même jusqu'à ce jour.

Natacha : Je pense que la fabrication m'a choisie. En tant que formulatrice de produits, j'ai toujours pensé que la voie à suivre était de conceptualiser des produits et de les confier à un co-emballeur pour qu'il les produise à nouveau. Au fil du temps, j'ai commencé à réaliser que la façon dont mon équipe travaillait permettait de créer un produit de bien meilleure qualité que ce qu'un co-emballeur ne serait jamais prêt à faire, et nous sommes donc progressivement passés à la fabrication en interne.

Veneise : Mon chemin vers la fabrication n'a pas été en ligne droite. Je ne sais même pas si je l'ai nécessairement choisi. Mon parcours vers la fabrication a commencé parce que j'ai toujours eu une passion pour la nourriture. Lorsque j'ai réalisé que c'était mon rêve, j'ai dû acquérir la confiance nécessaire pour franchir ce pas et j'étais déterminée à trouver ma voie et une place dans le secteur. Depuis, j'ai appris que la fabrication est un secteur en évolution et que le potentiel de croissance continue est tout simplement énorme.

Lisa : Je pense que les astres étaient favorables pour que je finisse dans l'ingénierie. J'ai grandi dans une ferme, et c'est une grande méritocratie. Quel que soit votre sexe, vous devez participer. Lorsque j'étais à l'école, je réussissais plutôt bien et mon professeur de physique m'a suggéré d'envisager une carrière en ingénierie. En tant que profession, je n'avais aucune idée de ce que faisaient les ingénieurs. Mais j'ai rencontré une ingénieure et j'ai été convaincue. Après 30 ans de travail dans le domaine technique, j'ai été amenée à créer Rillea Technologies.

 

Quelles sont les principales barrières auxquelles vous avez fait face et comment les avez-vous surmontées ou êtes-vous en train de le faire ?

Natacha : Cette année, le thème de la Journée internationale de la femme est « Pour en finir avec les préjugés », un thème que je soutiens fermement, car mon expérience de travail avec des co-emballeurs à dominante masculine a été le plus grand obstacle. Je fais ce métier depuis 10 ans maintenant et l'une des compétences que j'ai développées par nécessité est d'évaluer la coopération que je recevrai d'un fournisseur/banquier/développeur web masculin... etc. et d'identifier leurs préjugés à l'égard d'une entreprise appartenant à une femme. C'est une compétence dont personne ne parle, mais que chaque femme affine et utilise dans sa carrière pour effectuer son travail.

Lisa : En tant qu'ingénieur à l'Université de Waterloo, vous commencez tout de suite à travailler dans des emplois d'ingénieur. J'ai donc été confrontée à des problèmes liés au genre, et certainement à des comportements inappropriés de la part de collègues masculins. Et pour la plupart, j'ai simplement ignoré, mais j'ai appris assez tôt dans ma carrière que ce n'était pas nécessairement la meilleure approche. J'ai été exposée à de nombreuses opportunités, là où je ne voudrais pas que mes enfants travaillent dans certains environnements. Et c'est vraiment difficile et inconfortable d'essayer de le changer. Mais au bout du compte, si vous trouvez la force et le courage de faire ces changements, vous constatez que non seulement vous vous sentez mieux, mais que vos collègues se sentent mieux aussi.

Veneise : Mon parcours entrepreneurial a connu une courbe d'apprentissage abrupte. Parfois, j'aimerais avoir un mentor noir ou un mentor féminin, qui comprenne le paysage et puisse m'aider à comprendre ce que je vais vivre. Pour être tout à fait honnête, je suis encore à la recherche de mentors. Si vous avez un rêve, vous avez parfois besoin de quelqu'un pour vous guider et vous assurer que vous n'abandonnez pas vos rêves. 

Quel conseil donneriez-vous à votre plus jeune vous-même ?

Lisa : Détends-toi un peu. Je me souviens avoir été tellement concentrée à prouver que je méritais d'avoir ce travail. Je dirais, prends confiance en toi et fais confiance à ton intuition. Trouve de très bons mentors et essaie de nouer des relations solides et durables avec eux. Si tu ne te sens pas sûr de toi, va voir tes mentors.

Rosemary : Si je pouvais revenir en arrière, j'aurais probablement eu un parcours professionnel différent. Je n'aurais peut-être pas choisi la fabrication, mais j'aurais pu exercer un métier comme électricien ou peut-être même plombier. J'aime le fait d'avoir un contrôle total sur quelque chose. Comme être capable d'être électricien et de câbler une maison entière à partir de rien. C'est un accomplissement tellement incroyable.

Lola : continue à avancer. Les difficultés vont arriver, mais vous allez les surmonter et vous serez une source d'inspiration pour les autres. Plus jeune, j'ai abandonné mes études de médecine parce que j'avais tellement peur. J'avais l'impression d'avoir déçu tout le monde, et je ne savais pas trop où j'allais. Mais maintenant, en voyant l'inspiration que cette marque a donnée à d'autres personnes, comme d'autres immigrants africains qui m'envoient des messages et me disent à quel point c'est inspirant de voir une autre marque africaine dans les magasins, je ne ferais jamais marche arrière.

Brigitte : Je lui dirais d'être plus courageuse. Ne négligez pas cette petite intuition dans vos tripes, qui vous dit : « Je veux vraiment faire cette chose ». Et de trouver un mentor. Si vous ne pouvez pas être courageuse, trouvez quelqu'un qui fait la chose que vous pensez vouloir faire et devenez amie avec lui ou demandez-lui s'il peut être votre mentor. Et soyez courageux. Ne soyez pas timide, car les gens veulent aider. Souvent, je trouve qu'ils sont vraiment honorés que vous leur demandiez.

Pourquoi encouragez-vous les jeunes femmes à faire carrière dans le secteur manufacturier ?

Rosemary : J'ai une fille et elle travaille aussi dans le secteur manufacturier. Quand je la regarde interagir avec les clients, je vois à quel point elle est heureuse. Je lui ai demandé un jour : n'aurais-tu pas été plus heureuse en travaillant dans un bureau de comptabilité ? Elle m'a répondu : « Non, je ne changerais ça pour rien au monde ». En fin de compte, les possibilités dans le secteur manufacturier sont illimitées. Il y a tellement d'aspects qu’on ne s'ennuie jamais. Il y a aussi la flexibilité - je décide de mon propre horaire, et le salaire est incroyable. Je travaille dans la fabrication depuis 30 ans et je ne fais que commencer. Je me réveille chaque jour et je suis enthousiaste. Qu'est-ce que je vais créer aujourd'hui ? C'est la recette du bonheur. C'est ce que serait une carrière dans la fabrication.

Lisa : Fabriquer des produits dont la société a besoin est un travail utile, nécessaire et gratifiant. Il y a vraiment quelque chose pour tout le monde dans la fabrication. Du secteur alimentaire au secteur des produits cosmétiques, en passant par le secteur médical, et bien d'autres encore, il existe de nombreuses possibilités d’effectuer un travail utile dans le secteur manufacturier. Nous avons besoin que les femmes participent à ce changement transformateur que nous vivons pour qu'elles aident à guider le changement en portant une attention particulière au changement climatique, à la sécurité et à toutes ces choses qui nous viennent naturellement. Le secteur manufacturière est un lieu de travail tellement enrichissant et offre de nombreuses possibilités d'apprentissage inestimables.

Lola : Souvent, les femmes sont les décideures lorsqu'il s'agit d'acheter pour les ménages. Même pour les organisations dans le monde des affaires, nous prenons beaucoup de décisions d'achat. C'est nous qui savons ce qui est nécessaire. Nous avons des idées ; nous savons où sont les lacunes et nous nous demandons pourquoi personne n'a encore créé ce produit. Si vous vous rendez compte qu'il y a une lacune sur le marché, créez-le - inventez ce produit, créez cette solution. J'encourage vraiment les femmes à le faire et à ne pas attendre que quelqu'un d'autre le fasse. Même si vous n'êtes pas une inventrice, même si vous n'avez pas les fonds nécessaires, trouvez un moyen de présenter votre idée et d'obtenir des fonds pour la créer vous-même.

Veneise : Nous avons un long chemin à parcourir lorsqu'il s'agit d'encourager les jeunes filles à puiser dans leur nature exploratrice et à rechercher des carrières dans des secteurs comme la fabrication. Il y a tellement de place pour nous tous dans ce secteur. J'ai une fille et je l'encourage à explorer le secteur manufacturier. Je l'encourage à explorer les matières STIM. Il est si important que nous aidions les jeunes femmes à reconnaître toutes leurs possibilités, et que d'innombrables possibilités existent pour elles dans le secteur manufacturier.

Brigitte : J'encouragerais les jeunes femmes à se lancer dans le secteur manufacturier parce que c'est gratifiant, valorisant et passionnant. C'est tellement différent des normes traditionnelles que nous pensons être des règles pour les femmes. Souvent, le secteur manufacturier vous emmène dans des endroits où vous n'aviez aucune idée de ce que vous alliez faire. Et il y a beaucoup de place pour la croissance et un tout nouveau monde de possibilités. Il est très important de s'ouvrir aux possibilités de carrière dans les métiers spécialisés.

Natacha : La façon dont nous fabriquons chaque objet physique sur la planète doit être repensée pour un monde et un avenir meilleurs pour l'humanité. Nos homologues masculins ont été le fer de lance de la révolution industrielle... c'est maintenant notre tour. Restez à l’affût !

 

Pour en savoir plus sur l'engagement des Manufacturiers et Exportateurs du Canada (MEC) à soutenir, promouvoir et inspirer les femmes à faire carrière dans le secteur manufacturier, et découvrir comment s'impliquer, visitez le site womeninmanufacturing.ca.

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